La Patate

Le féculent par excellence pour sa facilité à être cuisiné et pour accompagner toutes les viandes du midi et du soir, en sortie le week-end et plus précisement avec le saumon son amant, en flirt avec la saucisse, en robe des champs avec son pote le clacosse, avec des relations extra-conjugales avec le brocoli ou le navet. Elle connait de ce fait toutes sortes de cuisson, de la vapeur à la friteuse en passant par la casserole, adepte des déguisements les plus torrides et extravagants, en rondelle, coupée en deux, pelée, grattée, en cube, applatie. Mais avant d’en arriver là, la patate doit s’épanouir dans la terre (Premier rappel pour les habitants des villes les pommes de terre ont besoin d’un environnement terre pour pousser), au commencement il y a donc ce geste millénaire et perpétré par les paysans, un style qui consite à faire voler les graines dans tous les sens d’un geste vif et répétitif dans un carré de jardin qui a été au préalable retourné, labouré, hummmm... vraiment chaud ce redac. Puis une sieste de 40 minutes et deux bières plus tard, exercer un arrosage abondant afin que la graine qui se balade puisse également picoler avant de devoir s’enfoncer dans son lit terreux. Arrive ensuite le processus de la nature (ce que les chercheurs du monde entier essayent de reproduire pour accroître les rendemments en vue de nourrir les populations, c’est ce qu’ils disent !)
La pomme de terre, qui se sent seule et abandonnée, décide de germer, elle développe et expulse les feuilles, signe extérieur de richesse. Le temps passe, elle se baffre et grossis comme une outre. Alors qu’elle profite pleinement comme une larve, soudain elle est arrachée RAAACKKK! et exfiltrée par celui que l’on nomme jardinier. (Deuxième rappel pour les récoltes en milieux urbains, elles sont au rayon fruits et légumes des petits et grands supermarchés des arrondissements). Commercialisée sous plusieurs appellations, la patate douce, Charlotte, Bintge et pas bitch, etc, elle fera le bonheur du bourgeois et de la ménagère.

 
 

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